Les premières pierres de l’organisme communautaire aujourd’hui connu sous le nom«Services d’Aide en Prévention de la Criminalité» ont été posées en 1958 par un groupe de citoyens bénévoles désireux d’établir un pont entre les détenus de la prison commune de Sherbrooke et leur communauté.  Ainsi naissait le Service d’Aide aux Prisonniers qui, alors qu’il n’en était qu’à ses premiers balbutiements, veillait à procurer divers articles de piété (croix, bibles…) aux détenus, de même qu’il veillait à raccompagner ces derniers dans leur foyer à leur sortie du centre de détention de Sherbrooke.  Alors aumônier à ladite prison, l’abbé Bruno Dandenault disait : « Le meilleur moyen d’aider quelqu’un à ne pas récidiver, c’est de l’aider, chrétiennement, à se relever et à se tenir debout. »

Six ans plus tard, soit le 11 décembre 1964, le Service d’Aide aux Prisonniers de Sherbrooke (SAPS) voyait officiellement le jour, alors qu’étaient signées les lettres patentes du SAPS.  Au début, le service assistait surtout les prisonniers dans leurs besoins tant spirituels, moraux, intellectuels que physiques.  L’une des premières luttes menées par le SAPS fut de veiller à fournir des vêtements aux détenus, qui en manquaient considérablement, de même qu’à voir à ce qu’aucun mineur (à l’époque, on emprisonnait les jeunes…) ne partage sa cellule avec des récidivistes adultes.

En 1971, l’abbé Dandenault acceptait la présidence de l’organisme à la condition expresse de pouvoir mener une campagne de sensibilisation publique en faveur de la construction d’un nouvel établissement carcéral, la vieille prison Winter (comme on l’appelait à l’époque) tombant en désuétude.  Ce n’est que près de 20 ans plus tard que son combat de tous les jours prendra fin alors que l’on procédait, en 1990, à l’ouverture officielle d’une nouvelle prison située sur la rue Talbot (nommée le Centre de détention de Sherbrooke).

En 2006, le Service d’aide aux prisonniers de Sherbrooke changeait d’appellation pour devenir  Services d’Aide en Prévention de la Criminalité

Un mot sur l’abbé Dandenault

L’histoire de l’abbé Bruno Dandenault, c’est bien davantage que l’histoire d’un homme ayant livré bataille pour la construction d’une prison décente et mieux adaptée aux besoins d’êtres humains jusqu’alors confinés en des lieux mal adaptés et exigus.  Il a toujours cru que toute personne ayant connu un passé difficile pouvait changer et repartir à neuf… pour peu qu’on lui fournisse l’encadrement, le soutien et les instruments pour y parvenir.

Entre autres réalisations, l’ensemble de la communauté lui doit la création (en 1982) de Dépannage 140 inc., organisme qu’il a fondé en vue d’offrir un service d’hébergement aux personnes âgées de moins de 30 ans et vivant de l’aide sociale.  L’abbé Dandenault compte également parmi les fondateurs du Groupe des citoyens bénévoles, dont la mission consistait à assister les détenus du pénitencier de Cowansville en leur rendant visite derrière les murs afin de les préparer à affronter la dure réalité du monde extérieur une fois leur libération obtenue.  On reconnaît aussi Bruno Dandenault comme fondateur, animateur ou collaborateur de la maison d’accueil pour itinérants Chez Doris, d’Action fraternité internationale, de La Grande Table, de La Cordée, de Moisson Estrie et de Radio-Soleil, pour ne nommer que ces organismes communautaires qui, au fil des ans, ont apporté soutien et réconfort à des centaines de personnes dans le besoin.

Pas pour rien que la Ville de Sherbrooke a institué la remise des prix Bruno, en 2000, visant à récompenser les meilleurs bénévoles de la région lors de la semaine nationale de l’action bénévole.  Une belle façon de souligner l’importance de l’engagement de l’abbé Bruno Dandenault envers les plus démunis, de lui témoigner respect et reconnaissance pour l’action qu’il avait entreprise des décennies auparavant et qui a meublé la majeure partie de sa vie.